No. 2 M. Robert Schuman to Miss Jean McKenzie Ministere des Affaires Etrangeres, Paris, le 13 Janvier 1950. Chere Miss McKenzie, Vous avez bien voulu, en date de ce jour, me faire la declaration suivante : " J'ai l'honneur de me referer a la question du remboursement des avances consenties par la Nouvelle-Zelande a la France pour depenses militaires au cours des annees 1940-1945 et s'elevant a environ 160 mille livres neo-zelandaises. " Le Gouvernement neo-zelandais prenant en consideration les circonstances qui ont entraine ces depenses, desire informer le Gouvernement Francais qu'il est pret a accepter le paiement d'une somme forfaitaire de 80 millions de francs en reglement definitif de cette dette. Cette somme, payable a Paris en monnaie francaise non convertible, serait destinee a couvrir les frais d'installation de la Legation de Nouvelle-Zelande et a contribuer au developpement des echanges culturelles entre etudiants neo-zelandais et frangais. " Le Gouvernement neo-zelandais saisit l'occasion de marquer par cette offre ses sentiments d'amitie a l'egard de la Republique Francaise et d'evoquer les liens crees par la longue fraternite d'armes et les sacrifices que les deux pays ont supportes en commun au cours des deux guerres mondiales pour le triomphe des libertes auxquelles ils demeurent profbndement attaches. "Si le Gouvernement Francais veut bien donner son agrement a cette proposition, j'ai l'honneur de suggerer que la presente lettre et la reponse de Votre Excellence soient considerees comme les textes constitutifs de l'accord de nos deux Gouvernements a ce sujet." J'ai l'honneur de vous faire connaitre que le Gouvernement Frangais est heureux d'accepter cette offre genereuse faite par le gouvernement neo-zelandais. Toutes dispositions comptables necessaires vont etre prises pour que les fonds puissent etre mis a votre disposition dans les delais les plus rapides. Je vous serais reconnaissant de vouloir bien transmettre a votre Gouvernement I'expression de la gratitude du Gouvernement de la Republique pour un geste dans lequel il se plait a retrouver les sentiments desinteresses qui ont anime lafraternite d'armes franco-neo-zelandaise et qui demeurent, dans la paix, les plus surs garants de I'amitie et de la collaboration feconde entre nos deux pays. Je vous prie d'agreer, Mademoiselle, I'expression de mes respectueux hommages. R. SCHUMAN.

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